Big Brother au Venezuela
La dictature du président Nicola Maduro au Venezuela, non contente de ruiner le pays et d’affamer sa population, a trouvé un nouveau moyen de contrôler ses citoyens en décidant d’imposer une société sans argent liquide.
C’est une évolution que les partisans de la société sans numéraire n’avaient pas prévu (ou ne voulaient pas imaginer) car
elle va permettre ainsi à la police secrète du régime d’être directement dans votre porte-monnaie et de surveiller vos dépenses.
Et, sans monnaie à changer, les Vénézuéliens ne pourront plus, non plus, quitter le pays… à moins de tout y abandonner. Car le système permettra également de saisir instantanément vos avoirs. En fait, Maduro a complètement désorganisé l’économie du pays et a dû faire face à une baisse des prix mondiaux du pétrole (sa principale ressource) en 2014. Une inflation record et une pénurie de biens de consommation ont suivi. En 2019, il a commencé à autoriser les transactions en dollars américains plutôt qu’en bolivars vénézuéliens. Selon un rapport du service de presse Bloomberg de janvier 2021, 3,4% des paiements au Venezuela seraient effectués en billets de banque, 77,3% via des cartes de débit en bolivar et 18,6% des transactions commerciales en US dollars. Car Maduro a déclaré la guerre à l’argent physique pour passer à une économie 100% numérique.
Les pièces de monnaie de 2008 en coupures de 1, 5, 10, 12,5, 25 et 50 centimes et 1 bolivar, censées être en circulation ont disparu en raison de l’inflation. En décembre 2016, de nouvelles pièces de 10, 50 et 100 bolivares devaient être émises pour remplacer les billets de banque de même valeur, mais l’inflation galopante a rapidement rendu ces pièces obsolètes également. Si bien que les magasins ont dû avoir recours aux sachets de bonbons et de sucre comme petite monnaie.
Le billet de 100 000 bolivar émis à la fin de 2017 a perdu 98% en juin 2018.
En juin 2019, la Banque Centrale du Venezuela a annoncé la mise en circulation de nouveaux billets de banque libellés de plus forte valeur pour « compléter et optimiser » le système monétaire. Mais, en novembre 2020, le billet de banque le plus élevé, soit 50 000 bolivar, valait moins de cinq cents américains. Et en décembre, le taux de change était de plus d’un million de bolivars pour un dollar américain… De l’argent virtuel… pour une dictature qui ne l’est pas. Voilà qui fera (ou pas) réfléchir les inconditionnels de la société sans cash.