Avis aux collectionneurs : il est temps de thésauriser vos billets de 500 euros, car ils sont amenés à disparaître prochainement. Même si cette coupure reste très peu collectionnée, du fait de sa valeur faciale très importante, il parait intéressant d’en conserver certains en bon état, cette coupure ayant cessé d’être émise le 27 janvier dernier. Sa valeur en collection devrait donc grimper rapidement. Après 17 ans d’existence, c’est le premier billet en euro qui disparaît.
Il était le billet avec la valeur faciale la plus importante dans la gamme des billets en euros, allant de 5 à 500 euros, et même l’un des plus gros billets du monde. Il devrait prochainement disparaître, son utilisation dans de nombreux trafics, et sa mise en cause dans l’évasion fiscale posant des problèmes à de nombreux Etats. Officiellement, il n’est donc plus émis par la plupart des pays de la zone euro depuis le Dimanche 27 Janvier dernier.
Seulement 8% des gens les possèdent
Lancé en 2002 à l’adoption de l’euro, comme le reste de la gamme, ce billet ne représentait que 2,4% des coupures en circulation dans la zone euro. Et selon une étude menée en 2016 par la Banque Centrale Européenne (BCE), seulement 8% des Français possèdent ou ont possédé des billets de 200 ou de 500 euros. Les billets de 500 euros en circulation à l’heure actuelle, représentent encore malgré tout, une somme de plus de 260 milliards d’euros, soit plus de 20% de la valeur cumulée de l’ensemble des billets en euro. Peu de coupures en circulation, mais beaucoup d’argent en jeu. Et c’est bien là tout le problème…
En effet, sa haute valeur faciale n’incite pas le public à l’utiliser en moyen de paiement, la population préférant souvent le chèque ou la carte bancaire pour des paiements importants. Et les nouvelles technologies, comme le « sans contact » par exemple, ont permis de booster les paiements par carte bancaire de plus de 150% selon les spécialistes. On le sait, le Français a généralement peu de liquide sur lui, contrairement aux Allemands par exemple qui réalisent la quasi-totalité de leurs paiements en liquide, même pour des sommes importantes comme l’achat d’une voiture. Les Allemands et les Autrichiens ont d’ailleurs fait savoir qu’ils étaient contre cette mesure de suppression mais devant la quasi-unanimité des autres pays, ils ont dû s’aligner. Malgré tout, ces deux pays continueront à produire le billet de 500 euros jusqu’au 26 avril prochain, contrairement aux 17 autres Banques Centrales.
Cette coupure importante pose en fait de nombreux problèmes, comme le reconnait la BCE dans un communiqué : « le billet de 500 euros peut faciliter les activités illicites ». On peut aussi classer dans cette catégorie, le blanchiment d’argent et le financement de nombreuses activités douteuses. Ces grosses coupures facilitent effectivement les trafics et l’évasion fiscale, les contrôles étant plus compliqués à opérer. Les statistiques sont même effrayantes. Ainsi, selon nos collègues du journal Ouest-France, « en 2010, l’agence britannique contre le crime organisé, estimait que 90% des billets de 500 euros détenus en Grande-Bretagne étaient aux mains de la pègre ».
Monnaie Magazine Février 2019 16 www.monnaie-magazine.com
Le « Ben Laden »…
Autres soucis : ce billet de 500 euros reste introuvable dans les distributeurs automatiques, et les commerçants le refusent quasi-systématiquement. D’ailleurs en France, il est interdit de payer en liquide pour des montants de plus de 1000 euros. Quelle était donc l’utilité de ce billet introuvable et inutilisable ? De fait, cette coupure a donc dérivé vers le crime organisé. Etant très facile à transporter, il peut représenter une somme d’argent très importante en quelques coupures. Surnommé depuis quelques années, le « Ben Laden » (c’est dire !), ce billet alimente désormais l’économie souterraine et les trafics financiers en tous genres, notamment à finalité terroriste. Ainsi, transporter 1 million d’euros en coupures de 500 euros en toute discrétion, ne représente pas plus de 2 kilos !
Aucun billet produit en France
Même si les billets de 500 euros ne seront plus produits désormais, ils continueront de circuler dans la zone euro. Leur durée de vie est estimée à 25 ans, car ils circulent très peu et se dégradent donc très lentement. On considère aujourd’hui, qu’environ 520 millions de billets de 500 euros seraient en circulation dans la zone euro.
Et pour être complet sur le sujet, sachez que pour identifier le pays producteur d’un billet, vous devez vous repérer avec une lettre présente sur la coupure. Ainsi, la lettre U représente une production française, la lettre X une production allemande, la lettre N une production autrichienne… Et bien, vous ne pourrez pas trouver un billet de 500 euros avec la lettre U. La raison ? La France n’en a jamais fabriqué depuis 2002. Dans la zone euro, il semble qu’aucun billet n’ait été fabriqué depuis l’année 2014, la demande étant couverte depuis par les stocks et les coupures déjà en circulation.
Que les détenteurs de billets de 500 euros se rassurent : ils n’auront pas de date butoir pour échanger leurs billets. Il est donc toujours possible de les échanger et de les utiliser jusqu’à une date encore indéterminée.
