La Monnaie Italienne gratifie les collectionneurs d’une nouvelle série
« Gastronomie et œnologie Italienne »
Il faut bien avouer que pour la première monnaie de la série en 2020 « Pizza et Mozzarella » (Monnaie Magazine N° 226, avril 2020 & Monnaie Magazine N° 229 juillet/août 2020), cela a été une véritable réussite ! Car l’artiste Maria Carmela Colaneri avait placé la barre vraiment très haut.
Cette réussite méritait que l’artiste puisse démontrer qu’elle maitrisait parfaitement le thème, la Monnaie Italienne lui a donné cette opportunité.
Maria Carmela Colaneri récidive !
En 2021 avec cette collection à identité et fierté régionale, l’artiste transforme l’essai. Deux monnaies seront frappées, l’une dédiée à l’Emilie Romagne et l’autre à la Sicile. Les deux compositions sont équilibrées dans la répartition des symboles, ce qui en soit est déjà un bonheur. Mais le choix de ceux-ci, avec une touche de couleurs, est une démonstration de ce qu’une monnaie Euro peut apporter dans la connaissance de l’histoire de l’Art et de la culture nationale !
L’hommage à la tradition gastronomique et œnologique d’Emilie Romagne est dédié à deux de ses symboles les Tortellini et le Lambrusco.
Tortellini
Le tortellino est composé d’une pâte fourrée avec une farce et refermée en forme d’anneau. On trouve son origine dans la région comprise entre Bologne et Modène. La farce est très variée et se compose d’un mélange d’ingrédients, souvent à l’origine, pour passer les restes, on y trouve : légumes, viandes, charcuteries, fromages.
Lambrusco
Le Lambrusco est un vin rouge effervescent élaboré à partir de cépages, les Lambruscos, dont les principales variétés sont le Salamino, le Grasparossa et le Sorbara, que l’on trouve dans une région viticole qui inclut la Lombardie et l’Emilie Romagne. Le Pô a une influence favorable à la culture de la vigne, dans cette région plutôt plane. En fonction de la méthode de fermentation, le vin est secco, ou amabile (doux), on trouve aussi aujourd’hui des Lambrusco rosés et même blancs.
Les autres références
Les deux tours Garisenda & Asinelli
A l’époque médiévale la ville compte des dizaines de tours, leur fonction est défensive et/ou érigées par les riches familles comme expression de pouvoir, certaines tenaient lieu d’habitation. Toutes ces constructions démontrent la richesse de la ville. Au cours des siècles beaucoup ont été détruites, car elles menaçaient de s’écrouler, il n’en reste plus qu’une vingtaine encore debout, dont les tours jumelles. Toutes deux penchées, elles sont le symbole de la ville de Bologne car elles sont situées dans le centre et les rues qui en partaient, menaient vers cinq portes des anciennes murailles. Dante cite la tour Garisenda dans la Divine comédie, une plaque commémorative portant les vers du poète y est apposée.
Bologne la Rossa, la rouge, pour ses tuiles en terre cuite, mais aussi pour son passé de bastion de la gauche communiste, sa fête de l’Unita (équivalant de la Fête de l’Huma en France) avait lieu dans le parc de la « Montagnola » (aujourd’hui cette fête est en faveur du parti démocrate).
Bologne la Dotta, la savante, pour son Université (1088) la plus ancienne du monde occidental, a formé nombre d’illustres figures qui ont contribué au développement intellectuel et économique de l’Europe.
Bologne la Grassa, la gourmande, qui doit son nom à la richesse de son sol, une bonne irrigation et un climat qui permet une grande diversité de cultures et d’élevages.
La référence à cette ville était incontournable, avec ce sujet consacré à la gastronomie de cette région, l’artiste avec ces deux tours symbolise tout cela et le reste…
Découvrez Bologne d’hier et d’aujourd’hui en vidéo
La Caveja (Cheville en Romagnol) en forme de coq
Quelle belle idée que d’avoir choisi de présenter cette petite pièce agricole, considérée comme le symbole de la Romagne, alors qu’il y a tant de spécialités et de spécificités dans cette province.
Cette cheville, à l’origine en bois mais trop fragile cassait, elle a été remplacée par une en acier soudée à un « bulletin » (plaque). Elle avait comme fonction de bloquer le joug et d’empêcher le timon du chariot de glisser vers l’avant, en cas de ralentissement brusque ou dans un terrain en pente et d’éviter ainsi que la charrette ne vienne taper les pattes arrière des bœufs qui la tiraient.
Cet objet de la campagne profonde était fabriqué par les forgerons locaux et était totalement ignorée des citadins. Bien vite les forgerons ont agrémenté cette tige d’une décoration, un peu leur marque personnelle et d’anneaux qui, quand ils n’étaient pas utilisés, « tintaient » au rythme du pas des animaux. Bien vite cette musique qui était audible sur de longue distance, est devenue la fierté des charretiers. Surtout lors de processions et fêtes de village. Les exigences se sont développées et les symboles païens et évidements chrétiens se sont multipliés, la cheville a pris la forme d’animaux, de demi-lune, de soleil, de fleurs. On lui a prêté la faculté d’éloigner le diable, sorcières et autres mauvais esprits. Elle est devenue une sorte d’amulette à qui on vouait des vertus magiques, utilisée pour bénir la maison des jeunes mariés, prévenir des fléaux, etc…
De toutes les représentations ce sont les animaux qui avaient la préférence des agriculteurs, aigle, colombe, serpent, mais c’est le coq qui en est devenu le symbole. Probablement parce que l’aigle était sur les armoiries de la ville de Forli, que la colombe est d’origine chrétienne, ou que le serpent à une connotation positive, mais aussi négative.
© Fondation Culture Santarcangelo / Musée des usages et coutumes du peuple romagnol.
L’histoire s’accorde à ce que ce soit quelques anciens combattants Romagnols qui l’ont adoptée comme symbole et l’ont peinte sur leur bannière lors de leur participation à un colloque. Mais sa renommée est surtout due à Aldo Spallicio, un médecin qui a publié au début du XXe siècle un recueil intitulé La Caveja dai anëli (La cheville aux anneaux)
Un musée lui est consacré : le Musée Ethnographique des Us et Coutumes des Gens de la Romagne (MET) qui se trouve à Santarcangelo di Romagna. (A côté de Rimini et donc pas trop loin de St Marin)
© Fondation Culture Santarcangelo / Musée des usages et coutumes du peuple romagnol. Collection de caveje exposée au Musée des usages et coutumes du peuple romagnol. https://focusantarcangelo.it/met/
Le caveja est considéré comme le symbole de la Romagne. Merci à Madame la Directrice du Musée, pour sa disponibilité et sa réactivité.
L’Arc d’Auguste à Rimini
De Rimini, il en est question avec cet emblématique Arc d’Auguste élevé, à l’intersection de deux grandes voies Romaines, en 27 avant J.-C. par le Sénat en l’honneur de l’Empereur Auguste pour avoir restauré la via Flaminia. Flanqué de deux grandes tours et partie intégrante des murs de la ville, sa gigantesque taille, l’un des plus grands jamais construits par les Romains, s’explique par le fait que peu de défenses étaient nécessaires au cours de la période relativement tranquille de sa construction. C’était l’une des portes de la Ville et elle permettait l’accès au Forum et au Pont de Tibère. (10 euros St Marin 2014)
Quatre dieux romains, Jupiter et Apollon & Neptune et Rome, sont gravés en relief. L’Arc arbore également une dédicace dédiée à Auguste :
« SENATUS POPVLVSQVE ROMANUS
IMPERATORI CAESARI DIVI IVLIO FILIO AVGVSTO IMPERATORI SEPTEM
CONSOLI SEPTEM DESIGNATO OCTAVOM VIA FLAMINIA ET RELIQVEIS
CELEBERRIMEIS ITALIAE VIEIS ET AVCTORITATE EIVS MVNITEIS »
(Le Sénat et le peuple romain À l’empereur César Auguste, fils du divin Jules, salué Imperator pour la septième fois, Consul pour la septième fois, consul désigné pour la huitième fois, Pour la via Flaminia et les autres voies italiennes très fréquentées restaurées sous son autorité.)
La rosace de la cathédrale de Modène
La cathédrale de la ville de Modène a été érigée sur l’emplacement d’une précédente cathédrale, elle est dédiée à Saint Geminiano, évêque de Modène et St patron de la ville. On doit la première phase de la construction à l’architecte Lanfranco, qui s’inspire des rapports géométriques de « Vitruve » (voir la 1 euro nationale Italie) et c’est le sculpteur Wiligelmo qui s’occupe de la décoration de la façade. Vers la fin du XIIe siècle et début du XIIIe, il est fait appel aux Maestri Campionesi (Maîtres Campioneses), c’est-à-dire les élèves et successeurs d’Ansemo da Campione, pour achever la construction et bâtir la tour Ghilandina.
On leur doit une modification du chœur et une grande part de l’ameublement intérieur. Côté extérieur l’ouverture de deux portes latérales de la façade ouest, la rosace de type Gothique, la porte Regia, les archanges Gabriel et Michel, placés au sommet de la façade et de l’abside centrale.
Un Spicchio di Parmigiano
Le Parmesan à ne pas confondre avec le grana Padano est un fromage dont l’appellation est préservée dans l’Union Européenne par une AOP, sa production est limitée aux provinces de Parme, de Reggio d’Emilie, de Modème, à la partie de Mantoue (rive droite du Pô) et à la partie de Bologne (rive gauche du Reno). Fabriqué à partir de lait de vache (quatre races bovines), son origine trouve sa source vers les XIe et XIIe siècles dans les Abbayes bénédictines.
Ce fromage est un vrai patrimoine régional, une banque a même construit un entrepôt ultra sécurisé, où elle peut stocker jusqu’à près d’un demi-million de meules de ce fromage. Les emprunteurs peuvent y déposer des meules comme garantie, pour obtenir un prêt.
En définitive pour les repas festifs, pas de Tortellini sans Parmesan. Ce serait sacrilège !
Coltellino
Le couteau de poche, ou canif est indissociable du monde agricole en général. Il trouve sa place dans cette région, qui doit sa richesse à la culture et à l’élevage. C’est le compagnon du paysan !
Un œuf
L’œuf est un ingrédient essentiel pour faire de bonnes pâtes, avec l’eau, la farine et un peu de sel. On trouve trace de pâtes en Chine deux siècles avant J.-C., pour l’Italie, premier consommateur de pâtes au monde, Marcus Gavius Apicius décrit un mets qui ressemble exactement aux Lasagnes (il était contemporain d’Auguste).
Un rouleau à pâtisserie
Cet outil était indispensable pour étaler la pâte, après pétrissage, pour ensuite la découper en fonction de l’utilisation.
La céramique de Faenza
La céramique de Faenza est connue dans le monde entier, le terme « Faïence » est même synonyme de céramique dans plusieurs langues. Elle doit sa renommée à la fabrication de majoliques, une technique héritée principalement de la Perse musulmane. Les potiers italiens ont certainement assimilés, dès le XIIe siècle la technique d’une majolique archaïque. L’importation de faïences étrangères, hispano-mauresque ou même chinoise, a fortement influencé les ateliers de la ville et a contribué à la renommée de celle-ci.
On trouve à Faenza le Musée International de la Céramique (MIC ou Museo Internazionale delle Ceramiche). Avec plus de 15 000 pièces c’est certainement la plus grande collection au monde, dédiée à cet art. Ce musée s’est engagé dans la promotion de cette tradition, en organisant tous les deux ans un concours sur la céramique artistique et aussi par la publication du magazine « Faenza ».
Ceci valait bien une assiette !
En conclusion l’artiste offre un savant amalgame équilibré, qui ne s’écarte jamais du thème. Nous avons là, le monde paysan, qui fournit la ville toute proche, où les produits de la ferme sont transformés et font la réputation de toute la région.
L’histoire qu’elle nous raconte, traverse les siècles, sans être ringarde !
Sur une face avec une touche de couleur, dans une assiette, des pâtes, un couteau, pour tailler un morceau de Parmesan et un verre de Lambrusco, pour nourrir l’estomac.
Sur l’autre face, dans un Tortellino, une bouteille de vin emblématique de la réputation régionale, deux tours médiévales vestiges historiques, un outil agricole devenu emblème, une rosace d’édifice religieux, un Arc Romain symbole du rayonnement de la Rome antique, pour nourrir l’esprit.
Nous n’avons qu’un mot, merci l’Artiste !
5 Euro 2021, série gastronomie et œnologie Italienne : Lambrusco et Tortellini.
5 Euro Cupronickel BU coloriée
Ø 26,95 mm & 10,30 g
Quantités annoncées : 12 000
Artiste : Maria Carmela Colaneri
Date d’émission : 9 juillet 2021
Avers : le dessin montre un tortellino qui renferme : une bouteille de Lambrusco (Vin rouge effervescent) les deux tours Garisenda & Asinelli (Symboles de la ville de Bologne (La rouge) avec son Université (La plus ancienne d’Europe)) et un galleto (Jeune coq), élément décoratif typique de la Caveja (Cheville avec anneaux), symbole de la Romagne, en haut la rosace de la cathédrale de Modène, dans laquelle est inscrit en lettres stylisées « EMILIA-ROMAGNA » et à droite est représenté l’Arc d’Auguste à Rimini. En arcs de cercles à gauche et à droite en lettres stylisées « REPUBBLICA » / « ITALIANA » et à 3h00 « COLANERI » pour l’artiste.
Revers : le dessin est composé d’éléments, coloriés, typiques de la région d’Emilie-Romagne, Tortellini (Les fameuses pâtes annulaires farcies), un Spicchio di Parmigiano (Portion de Parmesan) avec le typique Coltellino (Canif), un œuf, un rouleau à pâtisserie, un verre de Lambrusco, une assiette (Piatto) décorative inspirée de la céramique de Faenza, au-dessus trois motifs floraux. En haut la valeur faciale « 5 » / « EURO » entre le thème « SAPORI » / « D’ITALIA », vers 4h00 le « R » majuscule de l’atelier de Rome et vers 5h00 le millésime « 2021 ».
Série « Excellences à l’Italienne »
Cette série entièrement dédiée aux réussites industrielles, fait en 2021 la part belle à Ferrero et à sa célèbre pâte à tartiner NUTELLA®. Entreprise agroalimentaire crée en 1946 (14 mai) par Pietro Ferrero (1898-1949), pâtissier à Alba (Piémont).
En cet après-guerre où la situation économique est difficile, il a l’idée de remplacer en partie les fèves de cacao qui sont rares et donc chères, par des noisettes qui sont abondantes dans les environs et donc bon marché. Ce nouvel aliment très nourrissant vendu dans de l’alu et à couper au couteau, remporte un grand succès auprès des mères de familles qui voient là un aliment pratique et qui permet de lutter contre la sous-nutrition de leurs enfants.
Suite au succès qui bien vite dépasse les frontières de la commune, il n’a pas d’autre choix avec sa femme et son frère, que de construire une usine. Immédiatement la recette est améliorée, pour être « tartinable » et est de ce fait vendue dans un pot fermé par un couvercle en plastique. La légende est née….
Gare aux amalgames !
Cette pâte à tartiner née d’une idée « patriotique » pour donner à manger aux enfants de la commune, tout en gagnant honnêtement sa vie, mérite le respect.
Le passage au stade industriel n’est que la conséquence de son succès et toutes les polémiques et attaques de toutes sortes, qui sont inhérentes à bien des multinationales, n’en font pas moins que le groupe est l’un des leaders au monde.
Ce sont les clients qui font la réussite !
Cette monnaie est la matérialisation d’une réussite industrielle majeure, pour ce qui est de la gastronomie et de l’œnologie l’Institut Italien met à la disposition des collectionneurs et amateurs de bonnes chères une série de 5 Euro.
Les réussites industrielles Italiennes
2019 : Vespa
2020 : Olivetti
2021 : NUTELLA®
Et 2022 :
Les réussites industrielles Italiennes sont telles, qu’il est impossible à ce jour de prédire ce qu’il adviendra de cette série. Bien entendu le choix sera décisif, on peut aisément imaginer que si celle-ci prenait un petit coup de mou, un petit tour en FERRARI, LAMBORGHINI, ALFA ROMEO et/ou FIAT (500, déjà mise à l’honneur en 2017, pour son 60E Anniversaire et prémices de cette série ?) par exemple et cette série serait immédiatement relancé.
Gare si on se lance !
Que l’on ne s’y trompe pas, dans ce genre de série mieux vaut ne pas avoir de trous. Il est courant que certaines émissions soient vampirisées par nombre de « Coup de cœur » de la part de non-collectionneurs et que l’on retrouve des années plus tard dans un état qui n’a plus rien de numismatique (de collection).
A l’inverse certains millésimes « moins accrocheurs » peuvent donner lieu à penser que l’on peut faire l’impasse, dans ce cas le maximum annoncé n’est pas atteint et cela diminue le nombre de collections possible. (Voir Monnaie Magazine avril 2018 consacré aux Minisets France, avec seulement 106 Sets « Noël » 2008 de vendus et donc à ce jour seulement autant collections complètes possible)
Il est donc vivement conseillé de ne pas ignorer ces trois pots aux couleurs nationales et de les ranger précieusement avec ses prestigieuses et précédentes petites pépites.
VESPA les quantités :
Verte = 3 000
Blanche = 7 000
Rouge = 7 000
Set avec les 3 = 1 000
OLIVETTI quantités :
Verte = 4 000
Blanche = 3 000
Rouge = 4 000
Set avec les 3 = 2 500
Souvent copiée, jamais égalée, elle propose ses couleurs à ceux qui sauront l’apprécier :
3 X 5 euro 2021, série Excellence Italienne : NUTELLA® de Ferrero.
3 X 5 Euro Argent BU 925 ‰ coloriées (1 vert, 1 blanc & 1 rouge)
Ø 32,00 mm & 18,00 g
Quantité annoncée = 3 X 10 000 + le coffret contenant les 3 monnaies à 5 000 exemplaires.
Artiste : Annalisa Masini.
Avers : au centre, un pot traditionnel de NUTELLA®, (Fermé par un couvercle soit vert, soit blanc, soit rouge) la pâte à tartiner aux noisettes et cacao la plus connue au monde. Sur le pourtour « REPUBBLICA ITALIANA ».
Revers : la gravure montre au centre, la plus grande usine italienne du groupe Ferrero : l’usine d’Alba, (Province de Cuneo) où la société spécialisée dans la confiserie a été fondée dans les années quarante. Sur la gauche, le nom de l’artiste « A. MASINI » à droite l’année d’émission « 2021 » à l’exergue, la valeur faciale « 5 EURO » et le « R » majuscule identifiant de la Monnaie de Rome.