LE BILLET DE Frédérick Gersal
« Argentier » a été pendant longtemps le nom donné au « Ministre des finances » de certains de nos Rois. Parmi ces personnages importants, il en est un devenu célèbre, c’est Jacques Coeur, nommé Argentier par le Roi Charles VII !
Jacques Cœur est né à Bourges vers 1395. En fait, c’est bien là, la première grande chance du jeune Jacques Cœur, naître à Bourges, car cette ville va devenir la capitale d’un royaume très affaiblit, lorsque le futur Charles VII vient s’y installer en 1422.
Sa seconde chance vient frapper à sa porte sous les traits d’une charmante jeune femme qu’il épouse : Macée de Léodepart ; la fille du prévôt de Bourges, une situation qui permet à « Monsieur gendre » de fréquenter la haute société.

Jacques Cœur se retrouve bien vite dans l’entourage de Charles VII, qui, de la situation de « Petit roi de Bourges » est devenu Roi de France grâce à l’épopée de Jeanne d’Arc. Ayant ouvert une maison de commerce avec des comptoirs partout en France mais aussi sur le pourtour de la Méditerranée, Jacques Cœur est nommé « argentier du Roi » en 1439. La confiance du souverain est totale, la preuve : il l’anoblit en 1441. Sa position de drapier, de teinturier, de banquier, d’intendant des domaines royaux et de conseiller pour les affaires monétaires et fiscales lui permet de se faire bâtir à Bourges, un superbe hôtel, devenu un monument historique incontournable de la ville.
Mais tant de pouvoir et tant de richesses apportent aussi bien souvent de la haine et de la jalousie. Résultat de tant de haine accumulée, Jacques Coeur est arrêté en 1451. Il est jugé et condamné à restituer de fortes sommes d’argent. A l’occasion de sa condamnation, il est notamment enfermé au château de Poitiers d’où il s’évade en 1454 pour se réfugier à Rome auprès du Pape Nicolas V.
Il meurt finalement sur l’île grecque de Chio, deux ans plus tard.
Poitiers n’a pas oublié Jacques Cœur en lui offrant une Avenue ! Et n’oublions pas la devise de ce « Grand Argentier » du Roi : « A vaillant Cœur rien impossible ! « .
