Les élections présidentielles américaines, une longue tradition d’agitation
Le 20 janvier, les Américains ont investi leur nouveau Président. Les Etats-Unis sont l’une des plus vieilles Républiques démocratiques du monde. Sa Constitution adoptée en 1787 est toujours celle en vigueur actuellement. Elle a simplement été amendée depuis pour tenir compte des évolutions de la société, de la politique et de la technologie. Les Américains ont donc élu le 3 novembre dernier, leur 46e Président de la République, héritier d’une longue lignée présidentielle depuis l’élection à l’unanimité du héros de l’Indépendance, George Washington. Cependant, l’histoire des élections américaines est très tourmentée. Les élections elles-mêmes, dans une fédération d’Etats aux règles hétérogènes sont très complexes. Les candidats font face à un véritable parcours du combattant pour triompher et accéder à la Maison Blanche. Mais même après l’élection, le vainqueur doit affronter une phase de transition au cours de laquelle il gagne le surnom de ”lame duck”, le canard boiteux, car le Président précédent conserve le pouvoir pendant encore plusieurs mois tandis que le candidat élu doit former une nouvelle équipe présidentielle et tenter de travailler avec l’équipe encore en place jusqu’au jour de l’investiture. Cette phase de transition, comme celle que vit actuellement Joe BIDEN avec le récalcitrant Donald TRUMP, est bien souvent une période d’agitation, mais ce n’est pas une nouveauté, l’histoire des élections présidentielles américaines est traditionnellement agitée !
Les élections américaines, un processus complexe

Les élections Présidentielles américaines ont été instituées lors de l’adoption de la Constitution des Etats-Unis en septembre 1787, ce qui en fait la plus vieille constitution républicaine du monde. Malheureusement, elle ne codifie pas clairement l’organisation des élections et beaucoup de scénarios n’avaient pas été imaginés au départ. Il aura donc fallu apporter des modifications au XIXe puis au XXe siècle mais l’essentiel du déroulement de ces élections tient plus de la ”tradition” que de la loi, ce qui peut expliquer les nombreux recours tentés par l’équipe de campagne de Donald Trump. Ainsi, la première élection a eu lieu en 1789 avec un vote à l’unanimité des délégués des différents Etats en faveur du héros de l’Indépendance, le très populaire Général George Washington qui n’était pourtant pas spécialement enclin à gouverner et souhaitait plutôt se retirer sur sa propriété. James Monroe sera le seul autre Président a avoir été élu à l’unanimité, en 1820. George Washington est réélu sans opposant en 1792 mais bientôt il faut songer à mettre en place des règles d’arbitrage en cas de lutte entre deux candidats. La règle des 270 grands électeurs nécessaires pour être élu est adoptée en 1804. Afin d’équilibrer le poids entre les différents Etats de la fédération, il a été décidé à l’époque, de ne pas attribuer un nombre de grands électeurs proportionnellement à la population mais de garantir un nombre minimum de représentants pour les Etats les moins peuplés alors que le pays est en pleine construction. Le Vice-Président est alors celui qui obtient le deuxième plus grand nombre de voix, il est alors bien souvent de l’opposition, ce qui peut compliquer le travail du gouvernement. Jusqu’à l’adoption du XXIIe amendement en 1947, il n’y avait pas de limites de mandats et Franklin-Delano Roosevelt a pu ainsi être réélu à 4 reprises entre 1932 et 1944, aucun autre Président n’a fait plus de deux mandats. En général, un Président élu est automatiquement candidat à sa réélection et son Vice-Président est le candidat pressenti pour se présenter à sa succession. Il est malheureusement bien souvent battu, malgré sa bonne connaissance des dossiers, car les Américains, comme les Français, aiment l’alternance politique et préfèrent voter pour le candidat de l’autre parti dans un pays dominé par le bi-partisme : Démocrates – Républicains.
Rares sont ceux qui sont parvenus à être élus comme George Bush, Vice-Président de Reagan qui venait de faire deux mandats sous l’étiquette républicaine en 1988.
En revanche, il ne parviendra pas à faire deux mandats car après 12 années de gouvernance républicaine, les Américains élisent le démocrate Bill Clinton à deux reprises, tandis que son Vice-Président, Al Gore, ne parviendra pas à triompher face à George-W. Bush en 2000. L’adversaire doit en revanche passer par l’étape des primaires pour être désigné comme candidat unique de son parti. C’est un long processus, complexe et là encore, régit par le poids des traditions puisque tous les Etats ne procèdent pas de la même manière et en même temps. La douzaine de candidats doit alors dépenser des millions de dollars pour faire campagne dans chaque Etat. Dans certains, comme l’Iowa ou le Colorado, il s’agit de ”caucus”, un vote populaire à main levée lors d’une assemblée solennelle ; pour d’autres, il faut organiser des élections primaires, mais selon les Etats, tout le monde peut voter, ou uniquement ceux qui se revendiquent d’un parti. Enfin, à la fin de l’été précédent les élections, chaque parti organise une grande convention pour désigner officiellement le candidat et entamer sérieusement la campagne présidentielle. Ce système, très coûteux, ne permet malheureusement pas à d’autres candidats indépendants d’avoir la moindre chance de remporter un jour des élections présidentielles. De plus, la règle du ”winner takes all”, adoptée par la plupart des Etats sauf deux, attribue l’ensemble des grands électeurs aux ”ticket” vainqueur (Président et Vice-Président) à l’issue des élections du 3 novembre. Ainsi, malgré un écart de voix infime (550 voix en Floride en 2000) la proportionnalité n’est pas appliquée. Seuls le Maine et le Nebraska, attribuent la moitié de leurs grands électeurs au vainqueur, puis l’autre moitié proportionnellement au résultat des votes ou aux vainqueurs de chaque district. C’est en vertu de cette règle, et du nombre de grands électeurs de chaque Etat, qui n’est pas proportionnel à la densité de population, que fréquemment, le Président élu n’est pas celui qui remporte le vote populaire en obtenant le plus grand nombre de suffrages dans l’absolu, mais celui qui gagne le plus d’Etats ayant un nombre important de grands électeurs comme George Bush en 2000 ou Donald Trump en 2016.La date exacte de l’élection n’a été fixée qu’en 1845, elle impose alors le premier mardi du mois de novembre afin de permettre à tous les électeurs ruraux de se rendre dans les bureaux de vote à une époque où le repos dominical était sacré et où il fallait au moins une journée de route pour arriver au bureau le plus proche. Traditionnellement, le soir de l’élection les principaux médias américains sont en mesure d’annoncer qui est le vainqueur et rarement le candidat vaincu ne songe à contester cette annonce pourtant ”non officielle”. Il appelle alors le vainqueur pour le féliciter et tout se passe bien pour la période de transition qui doit suivre !
La transition
Initialement, la Constitution de 1787 prévoyait une période de transition longue de 4 mois avec une élection en novembre et une prise de pouvoir fixée au 4 mars. Cette période doit permettre au nouveau Président de former sa nouvelle équipe, et d’être prêt à diriger le pays aussitôt son entrée en fonction, sans provoquer de rupture dans la politique nationale et internationale. Les Etats-Unis doivent conserver toute leur puissance aux yeux de l’étranger et les citoyens doivent avoir la garantie de la continuité de l’Etat et de l’unité de la Nation dans le respect des lois de la Constitution. Or, dans le cas d’une crise urgente à résoudre avec un Président en exercice incapable d’apporter des solutions, il est devenu essentiel de permettre au nouveau Président élu de pouvoir entamer sa politique de réforme le plus tôt possible, via une équipe de transition prête à fonctionner et une date de prise de fonction avancée. C’est ce qui s’est produit en 1933 à l’occasion de la première élection de Franklin-Delano Roosevelt.
Son programme de réforme était prêt tandis que le Président Herbert Hoover se révélait bien incapable de sortir les Etats-Unis des conséquences désastreuses de la crise économique et sociale de 1929 et battait des records d’impopularité ! De nombreuses banques et entreprises ont continué à faire faillite pendant la période de transition, ce qui a contraint le Congrès à accepter de ratifier dès le 6 février 1933, un XXe amendement pour raccourcir cette période à 11 semaines. Ainsi, le jour de l’investiture est passé du 4 mars au 20 janvier à partir des élections de 1937. Pendant toute cette période qui va de l’élection de novembre à la prise de pouvoir, le Président sortant doit donc théoriquement régler les affaires courantes tandis que le Président élu doit former une équipe de transition et déjà proposer des décisions d’urgence que le Président en exercice n’est pas obligé d’accepter. Au contraire, ce dernier, s’il est ”mauvais joueur”, peut délibérément ralentir les efforts de son successeur en prenant une série de mesures, les ”midnight regulations” que la nouvelle administration devra alors prendre le temps d’abroger par la suite. C’est pourquoi le Président élu gagne un surnom peu flatteur lorsqu’il doit faire face à cette période difficile : celui de ”canard boiteux”. Cette période de transition avant l’investiture est pourtant essentielle car le nouveau Président élu doit sélectionner et désigner des milliers de nouveaux fonctionnaires, dont certains devront occuper des fonctions stratégiques de la plus haute importance comme la direction du FBI ou de la CIA. Ainsi, outre les centaines de postes de fonctionnaires de la Maison Blanche, il y a aussi tout ceux de la centaine d’agences fédérales et une bonne partie de ceux qui dépendent de ces dernières.
Certains conservent leur poste, mais ils sont rares dans le cas d’une alternance et près de 1 200 d’entre eux devront subir un questionnaire très poussé, ainsi qu’une enquête du FBI sur leur vie privée, leur casier judiciaire, leur situation fiscale et l’existence éventuelle de conflits d’intérêt, avant d’être approuvés par le Sénat pour être validés au poste que le Président leur a assigné.
Jusqu’en 2013, il fallait un minimum de 60 sénateurs sur 100 mais face à la pratique abusive de l’obstruction, une réforme autorise depuis lors une adoption à la majorité simple. Le Président sortant est cependant astreint à certaines obligations comme la ”Take Care Clause” qui lui impose de fournir au Président élu les moyens d’assurer la continuité du travail de l’Etat et ”l’Oath Clause” qui l’oblige à transmettre toutes les informations concernant les affaires courantes et les dangers imminents afin de ne pas compromettre la sécurité de la Nation. Mais ce n’est que depuis l’élection de Kennedy en 1962 que la question du financement et de la fourniture de moyens matériels pour cette période a été étudiée afin que le nouveau candidat bénéficie d’une reconnaissance officielle, via le ”Transition Act” de 1963 avec un financement fédéral et l’obligation de fournir des locaux adaptés et du matériel de bureau. Il faut cependant que le nouveau Président fournisse une liste précise de tous les membres de son équipe de transition. Les transitions entre Eisenhower et Kennedy, entre Johnson et Nixon ou encore entre Ford et Carter furent exemplaires avec une coopération efficace et cordiale, mais il peut arriver que ce ne soit pas le cas, notamment lorsque le résultat des élections est contesté comme en 2000. Al Gore avait alors obtenu la majorité absolue des voix populaires mais il était dans un mouchoir de poche en Floride et cet Etat, ce ”swing state”, avait à lui seul le pouvoir de faire basculer le nombre de grands électeurs. A l’issue d’un recomptage des voix, une différence infime de 550 votes demeurait entre lui et son opposant, le républicain George-W. Bush. Il fallut attendre la décision judiciaire de la Cour Suprême, rendue tardivement, le 13 décembre 2000, pour que ce dernier soit finalement déclaré vainqueur en remportant les élections en Floride. En attendant cette décision, l’administration du Président sortant, Bill Clinton, refusait obstinément d’accorder les subsides prévus à l’équipe de transition républicaine de George-W. Bush. Cette fois-ci, c’est l’administration Trump qui a bloqué la libération des fonds à l’équipe de Biden, mais celui-ci s’y attendait et le parti démocrate avait déjà approvisionné des fonds pour répondre aux premiers besoins.

Les pires transitions de l’histoire des Etats-Unis ont cependant eu lieu bien avant cela, notamment lors de l’élection du républicain Abraham Lincoln. Il est alors le premier républicain à mettre fin à une longue succession de présidents démocrates et le dernier de cette lignée, James Buchanan, n’entend pas faciliter la tâche de son successeur alors que se profile le danger d’une sécession des Etats du Sud esclavagistes. Il prend alors une série de mesures pour empêcher que le gouvernement fédéral n’ait les moyens d’utiliser la force contre les Etats du Sud sécessionistes. C’est d’ailleurs durant la période de transition, entre l’élection du 5 novembre 1860 et l’entrée en fonction le 4 mars 1861 qu’éclate la sanglante et dévastatrice Guerre de Sécession avec notamment une première tentative d’assassinat du nouveau Président abolitioniste déjoué le 23 février 1861.Le 8 décembre, un mois après ”l’élection day ”, c’est normalement la fin du suspens. Tous les votes doivent avoir été dépouillés et comptés, voire recomptés, et les derniers contentieux ou recours en justice doivent avoir été étudiés et tranchés pour que chaque Etat puisse présenter son ”certificate of Ascertainment” qui garantit la validité du vote et permet aux grands électeurs d’être officiellement désignés. Ces derniers procèdent à un vote solennel le 14 décembre. Réunis en collège électoral dans leurs Etats respectifs, ils votent et transmettent ensuite le résultat au Sénat le 23 décembre. En général les grands électeurs respectent leur intention de vote mais il est déjà arrivé à plusieurs reprises qu’il y ait des ”votes déloyaux” comme en 2016 dans les Etats du Colorado et de Washington, où certains élus républicains ont décidé de ne pas accorder leur confiance à Donald Trump en le voyant monter son équipe gouvernementale composée de proches plutôt que de fidèles républicains traditionnels. Début janvier se produit un autre événement important mais qui apparait comme secondaire aux yeux du public face à l’énorme changement que constitue l’alternance présidentielle, c’est celui de l’entrée en fonction, le 5 janvier, des 35 nouveaux sénateurs eux aussi élus le 3 novembre dernier. Ils ont pourtant un rôle essentiel pour la future équipe présidentielle puisque aucune loi ne peut être votée sans une majorité au Sénat. Le sort de l’élection en Géorgie est donc décisif cette année pour savoir si Biden va pouvoir disposer d’une moitié des sénateurs démocrates pour faire basculer le résultat des votes de cette assemblée en sa faveur grâce au siège supplémentaire accordé à la Vice-Présidente Kamala Harris dans le cas d’une égalité parfaite entre Démocrates et Républicains. Car en effet, il est déjà arrivé à deux reprises qu’un candidat vainqueur n’obtienne pas la majorité des votes des grands électeurs, en 1800 entre Thomas Jefferson et John Adams, puis en 1824, pour départager John Quincy Adams et Andrew Jackson. Dans ce cas, c’est la Chambre des Représentants qui désigne le Président mais le vote se fait alors avec une voix par Etat et non pas une par représentant. Les démocrates ont une courte majorité à la Chambre mais ils ne représentent pas la majorité des Etats. Dès le lendemain, le Congrès, qui réunit la Chambre des Représentants et le Sénat en assemblée commune, procède à la nomination du nouveau Président.
L’Inauguration Day
Depuis l’amendement de 1933, la cérémonie d’investiture, ”inauguration day” a toujours lieu le 20 janvier, sauf si cela tombe un dimanche, ce qui s’est déjà produit pour Eisenhower en 1957, Reagan en 1985 et Obama en 2013. Les cérémonies furent décalées au lundi 21 janvier mais il s’agissait de réélections. Depuis 1801 la cérémonie se déroule dans la nouvelle capitale fédérale à peine achevée, Washington, dans le bâtiment du Capitole, en présence des représentants du Sénat, de la Chambre des Représentants et des chefs des forces armées dont le Président est le commandant suprême. Jusqu’en 1937, elle se tenait en privée dans une aile du bâtiment mais le Président Franklin-Delano Roosevelt a tenu à ce que cette cérémonie devienne une fête publique et que la prestation de serment se fasse sous les yeux des citoyens américains sur les marches du Capitole. La cérémonie, qui marque le début officiel du mandat présidentiel, doit démarrer un peu avant midi, heure de Washington, avec la prestation de serment du Vice-Président, afin que le Président prête serment à son tour à midi pile ! Cette prestation de serment du Vice-Président n’est pas anodine, car il n’est pas rare dans l’Histoire des Etats-Unis que ce dernier accède plus tôt que prévu à la fonction présidentielle. John Tyler devient Président dès 1841 alors que le Président élu, William-Henry Harrison est mort de maladie seulement 1 mois après son investiture. De même, le Vice-Président Millard Fillmore succède au Président Zachary Taylor après seulement 16 mois de mandat en 1850. Calvin Coolidge devient Président dans la troisième année du mandat du Président Harding, mort d’une apoplexie en 1923. Enfin, Harry Truman devient lui aussi prématurément Président suite au décès de Franklin-Delano Roosevelt en avril 1945, quelques mois seulement après sa quatrième réélection. Un bon nombre de Président ont également été assassinés et remplacés par leur Vice-Président. Le plus célèbre est le héros de la cause abolitioniste, Abraham Lincoln, assassiné par John Wilkes Booth, fervent partisan de la cause sudiste, après la victoire de l’Union le 15 avril 1865 au théâtre Ford de Washington. Il est remplacé par son Vice-Président, le démocrate Andrew Johnson qui ne sera pas réélu suite à l’opposition farouche des Républicains qui tenteront de mener à terme contre lui une procédure ”d’impeachment”, la première du genre ! Après lui, James Garfield est assassiné après 6 mois de mandat et remplacé par Chester Alan Arthur en septembre 1881. En septembre 1901, c’est le Président McKinley qui est assassiné par un anarchiste et remplacé par son Vice-Président Théodore Roosevelt, qui triomphera aux élections suivantes en 1904.
Ce dernier détient d’ailleurs toujours le titre de plus jeune Président des Etats-Unis, puisqu’il n’avait que 42 ans à la mort de McKinley mais le dernier Président assassiné, John Fitzgerald Kennedy, n’avait que 43 ans lorsqu’il remporte les élections de 1860 face au Vice-Président sortant Richard Nixon.
Il est assassiné sous les yeux des caméras du monde entier lors d’une parade à Dallas le 22 novembre 1963 laissant la présidence à Lyndon Baines Jonhson, réélu en 1964. Les procédures d’impeachment ont également failli mettre fin à plusieurs mandats présidentiels. Celle tentée contre Andrew Johnson n’a pas abouti en mai 1868 alors que Richard Nixon a préféré éviter le scandale en démissionnant avant les conclusions de l’enquête déclenchée par l’affaire du Watergate en 1974, pour laisser la place à Gerald Ford battu ensuite aux élections de 1976. Bill Clinton a eu fort à faire avec plusieurs procédures d’impeachment mais le Sénat, dominé par les démocrates, n’a jamais atteint la majorité des 2/3 nécessaire pour aboutir en 1998. Enfin, Donald Trump a lui aussi bénéficié du soutien du Sénat pour échapper à une procédure lancée fin 2019 mais dont les suites judiciaires pourraient aboutir une fois qu’il aura quitté la Maison Blanche !Le discours du Président se termine toujours par une référence religieuse car les Etats-Unis ne sont pas un Etat laïc, les références à Dieu et à la protection qu’il accorde à la Nation sont fréquentes et officielles, comme sur les pièces de monnaies et les billets avec le fameux ”In God We Trust”. Depuis le serment des pères fondateurs du May Flower, le Président ne peut pas faire fi de cette tradition, et donc, à la fin du serment, il est indispensable d’ajouter une référence à Dieu. La plupart reprend la phrase de Franklin Delano Roosevelt : ”Que Dieu me vienne en aide” mais certains auparavant ont préféré simplement jurer, comme Herbert Hoover ou Theodore Roosevelt. Quelques-uns, par conviction religieuse, n’ont pas souhaité prêter serment sur la Bible, comme John Quincy Adams, qui a prêté serment sur la Constitution ou Lyndon Johnson, qui a préféré utiliser un missel mais aucun ne peut se vanter d’être athée et refuser de se soumettre à cette tradition, même lorsqu’il semble ignorer le contenu même de la Bible comme ce fut le cas avec le Président Donald Trump ! Enfin, après le serment, il est d’usage depuis 1805 que le Président parade dans l’avenue qui va du Capitole à la Maison Blanche. Malheureusement, les caprices de la météo peuvent entrainer l’annulation de cette exhibition publique comme ce fut le cas en 1985 après la réélection de Reagan. Un vent glacial soufflant en rafale a eu raison de la fête populaire. Le comité d’organisation avait peut-être alors en mémoire le triste sort réservé au Président William Henry Harrison, terrassé en moins d’un mois par une pleurésie contractée à l’occasion de sa parade d’investiture dans un froid glacial !
Les monnaies commémoratives
Pour rendre hommage à leur glorieuse lignée de Présidents, les différents ateliers de la ”United States Mint” ont lancé en 2018 une prestigieuse série de médailles commémoratives faisant apparaître le portrait de chacun des Présidents sur l’avers et un motif rappelant le contexte de l’époque ou une de leur fameuse citation sur le revers. Il s’agit pour chaque Président, d’une série de deux pièces de bronze, une de 15/16 pouces et l’autre de 3 pouces, et d’une médaille d’argent à 99.9%. Seuls 13 Présidents ont eu droit à leurs pièces de bronze, soit les 7 derniers Présidents depuis Jimmy Carter jusqu’à Donald Trump et 6 des Présidents les plus reconnus et dont les décisions ont fortement influencé le destin des Etats-Unis comme George Washington, Thomas Jefferson, Abraham Lincoln ou Franklin Delano Roosevelt. Concernant les monnaies d’argent, elles doivent être émises au rythme de 4 médailles par an à partir de 2019 en respectant l’ordre chronologique. Ainsi il est possible de se procurer les médailles des 8 premiers Présidents : George Washington, John Adams, Thomas Jefferson, James Madison, James Monroe, John Quincy Adams, Andrew Jackson et Martin Van Buren.