Les fiches techniques donnent de précieux renseignements sur la monnaie, son histoire ses coutumes, ses pratiques et ses traditions… La culture numismatique est importante, elle va de pair avec la collection. Elle nous permet de pouvoir saisir toute la richesse et la profondeur de la numismatique. Après vous avoir fait découvrir l’histoire de la Monnaie de Paris, nous allons vous raconter l’histoire des Ateliers Monétaires français, tous symbolisés par un différent sur les pièces.
© Par François BLANCHET
Appelés également « Mints » à l’international, les Ateliers Monétaires sont les établissements qui frappent les monnaies. Au mois de juin, nous vous avons présenté la Monnaie de Paris, le seul Mint en France de nos jours. Mais dans l’histoire, notre pays a connu de nombreux Ateliers Monétaires, tous autorisés à battre monnaie, et disséminés sur tout notre territoire. Symbolisés sur les pièces par une marque que l’on appelle en numismatique, un différent (lettre ou dessin), ils peuvent parfois faire la valeur d’une monnaie, il est donc important de les repérer. On peut citer par exemple, l’Atelier Monétaire de Castelsarrasin, identifiable grâce à la lettre C, et qui a frappé monnaie au cours des deux Guerres Mondiales. Une pièce de 1 France de 1914 vaut aujourd’hui 20 euros en état Superbe, mais cette même pièce vaut 850 euros dans le même état de conservation si elle a été frappée à Castelsarrasin, et sil elle possède donc cette fameuse lettre C. Alors ouvrez l’œil et regardez bien où ont été frappées vos monnaies anciennes.
Un signe… puis une lettre
A la création du Franc, sous le Roi Jean II le Bon, au XIVe siècle, notre pays possédait environ 25 ateliers monétaires différents, répartis à travers l’hexagone. Dans chaque Province, on frappait monnaie, au marteau à l’époque, ce qui explique que les pièces de cette période sont toutes différentes et uniques. Historiquement, l’histoire du différent remonte au Roi Charles VI, qui en 1389 ordonna que chaque atelier du Royaume utilise un signe pour se différencier des autres, d’où la notion de différent. Puis, sous François Ier, ce fameux signe est devenu une lettre pour simplifier un système tendant à se compliquer. Ce système a lors traversé le temps, avec les aménagements énoncés dans précédemment, pour arriver jusqu’à nous.

On a compté jusqu’à 30 Ateliers Monétaires en France aux XIXe et XXe siècles. L’usage du différent de l’atelier monétaire existe donc depuis le Moyen-Âge, au départ pour lutter contre les contrefaçons avec cette marque apposée sur la monnaie, et souvent très difficile à reproduire par les faussaires. En France depuis 1880, seule la Monnaie de Paris a le droit de frapper monnaie. C’est en effet à cette date là, que les autorités ont décidé de faire disparaître les ateliers de Province, pour ne laisser l’exclusivité de la frappe qu’à la Monnaie de Paris. Elle a choisi de faire figurer une corne d’abondance comme différent, signe qui figure sur toutes les pièces qui sortent de ses usines. Les principaux ateliers monétaires de France sont souvent représentés par une lettre sur les monnaies (Paris : A, Rouen : B, Strasbourg : BB, Lyon : D, Limoges I…). Notez que si l’Atelier Monétaire appose un différent sur les pièces, il en va de même pour le graveur, qui se choisi également un signe distinctif. Les collectionneurs peuvent ainsi savoir, grâce à ces deux signes, par quel atelier a été frappée la pièce, et par quel graveur. Ils peuvent ainsi en déterminer précisément la cotation.
