L’architecture est définie comme étant l’art de construire des édifices, civils ou religieux, mais aussi les villes, les ponts, les aqueducs… Le terme permet également de qualifier un style particulier de construction en référence à son époque, son usage ou encore sa matière : style baroque, roccoco, gothique…
En numismatique, de nombreux édifices sont mis à l’honneur sur la monnaie comme Notre Dame de Paris, chef d’oeuvre de l’art gothique. La Monnaie de Paris a rendu hommage à son architecture en émettant six pièces : 10 et 50 euros en argent, et 5, 50, 200 et 5000 euros en or. Les motifs, représentés sur toutes les pièces, ont été inspirés de la grande rosace, un superbe vitrail, et ont donc été conçus pour donner l’allure d’un vitrail à la pièce, c’est-à-dire qu’une portion de chacun des motifs est semblable et est placée de telle façon qu’elle donne l’impression de regarder un vitrail de l’intérieur et de l’extérieur. Ceci a été rendu en plaçant le coeur de la rosace à la droite sur l’avers et à la gauche, avec le motif renversé, au revers. Attachées au coeur de la rosace, on retrouve sept branches : trois contiennent les textes d’usage, soit « 850 ans », « Notre-Dame de Paris » et « RF » à l’avers et « 2013 », la dénomination et le logo de l’UNESCO au revers. Des symboles forts ont été ajoutés dans les branches au-dessus et en dessous de la branche centrale (qui porte la mention « Notre-Dame de Paris » et la dénomination), soit respectivement une gargouille et les tours de la cathédrale. Sur les pièces d’argent, quatre des branches ont été agrémentées d’émail translucide bleu. Les pièces d’argent de 10 et de 50 euros ont été tirées respectivement à 10 000 et 850 exemplaires. Les pièces d’or de 5, 50, 200 et 5000 euros, quant à elles, ont été tirées à 15 000, 1000, 500 et 29 exemplaires.
Deux splendides médailles ont été frappées par la Monnaie de Paris sur ce même thème. La première, réalisée par Claude Emmel, est en bronze, pour un diamètre de 77 mm et un poids de 272 g. L’avers montre la statue de la Vierge (qui date du XIVe siècle). Son mouvement hanché se prolonge par le rayonnement de la grande rose du portail St-Etienne. Le revers est une vue cavalière de l’arrière de la cathédrale. De bronze argenté, la deuxième médaille a un diamètre de 100 mm et un poids de 650 g. Son avers reprend les symboles forts de l’art gothique : la gargouille, la voussure et le tympan de Notre-Dame. Le revers est la reproduction exacte de la rosace nord.
APPROCHES DE COLLECTION
Ces monnaies et médailles de Notre- Dame de Paris permettent de découvrir l’architecture selon trois approches de collection : détails, ensemble et milieu.
La collection selon les « détails » comprend des articles numismatiques (monnaies, médailles, jetons, méreaux et billets) qui montrent une partie d’un édifice. Les monnaies ci-dessus mentionnées font manifestement partie de cette approche.
Dans l’approche de « l’ensemble », on choisit des articles qui représentent l’édifice dans son entier, avec ou sans une partie de son entourage. La médaille argentée mentionnée ci-dessus lui permet d’être comprise dans ces deux types de collection puisqu’elle montre la cathédrale dans son entier avec certains détails en arrière-plan.
Une collection selon le « milieu » comprend des pièces et billets qui montrent l’édifice dans son milieu, c’est-à-dire que l’on voit l’édifice en entier (ou presque) avec tout ce qui l’entoure. Le revers de la médaille de bronze en est un bon exemple.
L’ARCHITECTURE PAR LES DÉTAILS
La série 2011 des Euros des Régions entre parfaitement dans cette approche.
En effet, on trouve des portions d’édifices sur chacune des pièces ; que ce soit la cathédrale de Strasbourg et le château du Haut-Koeningsbourg pour la pièce dédiée à l’Alsace, Versailles et la tour Eiffel sur la pièce de l’Île-de-France, ou la basilique de Notre-Dame de Fourvière et la tour de Crest pour la région Rhône-Alpes.
La collection des Trains de France offre deux autres pièces. Celle dédiée à la gare de Metz, millésimée 2011, et celle millésimée 2013 dédiée aux gares du Nord et de Saint-Pancras et au tunnel sous la Manche. Cette dernière a la particularité de représenter trois édifices. Les deux premiers, la St Pancras Station de Londres et la gare du Nord, à Paris, qui sont respectivement les terminus occidentaux et orientaux de l’Eurostar, sont à l’avers. Le revers, quant à lui, montre la sortie du tunnel sous la Manche, emprunté par l’Eurostar et le Shuttle pour faire la liaison entre la France et l’Angleterre.
Une autre source de pièces est la collection UNESCO de la Monnaie de Paris. Introduite en 2007, cette collection valorise le Patrimoine mondial de l’UNESCO.
Depuis deux ans, les rives de la Seine sont mises à l’honneur mais auparavant, les édifices qui ont orné cette collection ont été la muraille de Chine, le Taj Mahal, le château de Versailles et le temple d’Abou-Simbel.
Comme la pièce de Notre-Dame de Paris, toutes ces pièces françaises sont émises en argent ou en or dans des faciales variées.
Une série qui aurait assurément une place dans une collection du type « détails » a vu le jour au Liberia en 2004.
Nommée « l’art de Tiffany », elle se compose de pièces de 10 dollars en argent fin (999 ‰) oxydé, qui font 50 mm de diamètre et pèsent 62,2 g.
Une « fenêtre » de verre de couleur, créée selon les techniques du célèbre Louis Comfort Tiffany, est incrustée dans chacune des pièces.
La couleur et la forme de la fenêtre changent d’année en année. Le « cadre », soit le corps de la pièce, quant à lui présente des détails architecturaux selon le style représenté. Tirée annuellement à 999 exemplaires, chaque pièce est unique en raison du morceau de verre. La pièce de 2004 présente le style romantique tandis que celle de 2005 présente le style gothique.
Après une pause d’un an, c’est en République de Palau, pays d’Océanie situé en Micronésie, que la série renaît. Se succèderont la renaissance, le maniérisme et les styles baroque, rococo, manuélin, néoclassique et gothique vénitien.
C’est Versailles qui a été pris en 2009, comme exemple de l’architecture baroque. L’avers montre le palais depuis le parterre d’eau et le revers rend hommage à la galerie des Glaces.
Les billets de la zone euro, comme la série de pièces représentent les styles architecturaux de différentes périodes de l’histoire de l’Europe : classique (5 euros) ; roman (10 euros) ; gothique (20 euros) ; renaissance (50 euros) ; baroque et rococo (100 euros) ; du XIXe siècle utilisant le verre et l’acier (200 euros) ; XXe siècle (500 euros).
Les billets canadiens de la série « L’épopée canadienne » émis de 2001 à 2006 portent tous une partie des édifices du Parlement canadien en vignette au centre du droit du billet : l’Édifice de l’ouest (5 dollars) ; la Bibliothèque du parlement (10 dollars) ; l’Édifice du centre (20 dollars) ; la Tour de la Paix (50 dollars) ; l’Édifice de l’est (100 dollars).
LA VUE D’ENSEMBLE
Cinq pièces peuvent entrer dans cette approche d’ensemble.
La première est la pièce allemande de 2 euros millésimée 2012 sur laquelle on trouve le célèbre château de Neuschwanstein, en Bavière.
On trouve une autre pièce de 2 euros, émise par Saint-Marin et qui montre l’édifice du gouvernement de cette petite république.
La troisième pièce, une pièce de 1 Cent, vient des Etats-Unis et met en avant le Lincoln Memorial.
Ce motif a été utilisé de 1909 à 2008.
Des pièces de ce type se retrouvent dans à peu près toutes les périodes de l’histoire numismatique, comme par exemple la pièce ornée de la cathédrale de Münster (Allemagne) et est millésimée 1761.
C’est à l’empereur Trajan que l’on doit une autre pièce, émise vers l’an 105, qui montre un pont couvert.
LES ÉDIFICES ET LEURS MILIEUX
On retrouve dans ce thème, une pièce de Ratisbonne (Allemagne) émise au XVIIIe siècle et qui montre une vue d’ensemble de la ville.
La France, dans sa collection UNESCO, rend hommage au Taj Mahal avec une pièce de 5000 euros (1 kilogramme d’or), émise à 29 exemplaires seulement pour le monde entier en 2010 et dont le dôme du célèbre mausolée indien a été serti de diamants par le grand joaillier français Cartier.
Cette pièce « Taj Mahal » est déclinée en 500 et 10 euros argent et en 200 et 50 euros or.
C’est en République de Palau que l’on peut trouver une série des plus intéressantes qui montre un édifice dans son milieu dont une partie du motif a été colorié.
Celle-ci comprend des pièces dédiées à la tour Eiffel et au Kapellbrücke (le pont de la chapelle) de Lucerne (Suisse).
De nombreux billets de banque peuvent être ajoutés à cette collection, comme ce billet de 10 livres de l’île de Man qui représente une vue du château de Peel.