Néophytes ou experts, nombreux sont ceux qui s’intéressent à l’étude des monnaies. Mais au fait, savez-vous vraiment ce que c’est que la numismatique ?
Le dictionnaire nous donne cette définition…
NUMISMATIQUE, adjectif des deux genres
Qui a rapport à la science des monnaies et des médailles. Il s’emploie aussi substantivement, au féminin, et désigne la Science des médailles.
Et les collectionneurs sont des numismates ou numismatistes ?
le dictionnaire Littré utilise les 2 termes.
Numismatiste
(nu-mi-sma-ti-st’) s. m.
Celui, celle qui étudie la numismatique. Un grand numismatiste. Une jeune numismatiste. Aujourd’hui le terme le plus usité est numismate.
Les numismates choisissent souvent leur type de collection de façon arbitraire et chacun personnalise sa collection numismatique à sa convenance.
Par millésime, par pays ou zone géographique, par période historique, par personnalité, par type de métal, par type monétaire, par différents « atelier de frappe, graveur », par thématique, un roi, un président etc… mais aussi par type, pièces, billets, jetons, médailles…
Monnaie ancienne ou monnaie contemporaine. Il n’y a pas d’âge ou de période pour collectionner et se passionner pour l’étude des monnaies.
Collectionner comme vous voulez, des monnaies anciennes comme des monnaies contemporaines, et ce, à tous les prix.
Ce ne sont pas les moyens qui comptent mais la passion que cela engendre. Certains sont passionnés par l’histoire, d’autres par la géographique mais il existe plein choix thématiques et ce, avec de petits ou de grands budgets.
Il est bien évidement possible de conjuguer passion et placement.
L’arrivée de l’euro a changé le monde des collectionneurs, avec aujourd’hui un engouement non démenti pour ses monnaies commémoratives. Quelques irréductibles pensent encore qu’il n’existe qu’une seule et « vraie » numismatique (Monnaies Royales, Médiévales, Antiques).
Ce qui est totalement démenti par l’engouement pour les monnaies modernes et contemporaines.
Les monnaies du Vatican, un exemple probant de cette nouvelle tendance européenne.
Les Monnaies du Vatican se trouvent ICI !
Mystérieux car difficilement accessible, le Cabinet Numismatique du Vatican se compose d’environ 300 000 pièces, qui ont été regroupées à la fin du XVIIIe siècle. Les fouilles archéologiques menées dans les différents sanctuaires romains sont venus enrichir cette première collection déjà bien fournie.
Ce cabinet comprend des monnaies chinoises datées du deuxième millénaire avant Jésus-Christ, des monnaies orientales, grecques, romaines, médiévales et modernes. On y trouve aussi toutes les médailles contemporaines qui sont adressées au pape par des gens du monde entier.
Le Cabinet du Vatican est très difficile d’accès, tant par sa position géographique dans l’état du Vatican, que par les efforts qui doivent être déployés pour avoir l’autorisation d’y entrer (seulement 56 chercheurs y ont eu accès pour l’année 1995). Il se compose de trois salles : la première comprend la bibliothèque numismatique, et les deux autres renferment les pièces.
Avant l’euro : la numismatique en « chute libre »
« L’euro a donné un nouveau souffle à la numismatique Vaticane… ». La phrase lâchée par Pier Paolo Francini, avec un léger sourire en coin, lors d’un entretien avec notre équipe de journalistes, en dit long sur l’impact qu’a eu le passage à l’euro sur le milieu de la monnaie dans la cité papale. Le Conservateur reconnaît d’ailleurs parfaitement les retombées positives et inattendues du passage à la monnaie unique le 1er Janvier 2002 : « il y a beaucoup plus de gens qui viennent nous voir depuis que nous avons l’euro… C’est assez phénoménal. Avant l’euro, la demande était en chute libre. Jusqu’en 2001, on pouvait parler de calme plat et de tranquillité permanente… Et l’euro est arrivé ! Nous avons été surpris par l’engouement pour les euros du Vatican. L’euro nous a fait remonter et aujourd’hui la numismatique vaticane se porte bien. Voire très bien ».
Quelques collectionneurs célèbres
Depuis toujours l’intérêt pour cette collection a existé, de Pétrarque, en passant par les Médicis, le pape Paul III, la reine Christine de Suède, Charles VI du Saint-Empire ou Bartolomeo Borghesi, mais aussi le roi d’Angleterre George III. Le roi Farouk d’Égypte, ou le prince Rainier III de Monaco étaient connus pour leurs très belles collections numismatiques.

L’actualité de la numismatique avec Monnaie Magazine, c’est ICI !
LE SAVEZ-VOUS ?
Le différent d’atelier
Il existe depuis l’Antiquité et son usage s’est surtout développé pendant la période romaine. Auparavant, chaque cité frappant sa monnaie avec une symbolique ou une lettre spécifique, il n’était pas nécessaire. Les empereurs romains souhaitent, en grande partie pour des raisons de propagande officielle, normaliser les frappes et surtout leurs effigies, dans les multiples ateliers, fixes ou itinérants, de l’Empire. Elle apparaît en France sous François Ier, par l’édit du 14 janvier 1540. La lettre A désigne l’atelier de Paris, la B celui de Rouen… Cet usage disparaîtra à la fin du XIXe siècle avec la concentration de la fabrication dans le seul atelier parisien.
Mais on peut aussi les chercher sur les pièces en euro car d’autres ateliers européens l’utilisent : la tête de l’archange Saint Michel pour la Monnaie Belge, les feuilles d’acanthe stylisées pour celle d’Athènes, le M Couronné pour la Monnaie de Madrid… Résultat : si vous regardez attentivement des euros Néerlandais, Slovènes ou Luxembourgeois, vous pourrez y retrouver le caducée de l’atelier monétaire d’Utrecht qui les a fabriqués.
Le différent du graveur
Il n’apparaît que récemment de manière continue sur le monnayage mais on connaît certaines monnaies antiques sur lesquels les graveurs n’hésitèrent pas à faire figurer leur nom entier. Sur les monnaies françaises on trouve le plus souvent le différent du graveur général ou de l’atelier de gravure, lorsqu’il s’agit d’un travail collectif. Le différents est alors une sorte de fleur formée des lettres AGMM en lettres cursives (Atelier de Gravure des Monnaies et Médailles). Vous le trouvez par exemple sur les célèbres pièces de 1 et 5 centimes « Epi » en acier frappées de 1960 à 1980 en pièces de circulation courante. Mais on peut aussi y trouver, en sus, celui du créateur du dessin. C’est, par exemple le cas d’Oscar Roty, avec sa célèbre « Semeuse », ou de Georges Guiraud avec ses pièces « au coq » et ses deux types de signatures. L’exemple le plus récent est celui de Joaquim Jimenez, un des meilleurs créateurs de monnaies de ces dernières années, qui appose sur les pièces qu’il crée, son propre signe. Avez-vous trouvé le double L de Luc Luycx, dessinateur des pièces en euro ?